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Le trouble d’opposition avec provocation

Pendant la petite enfance, la maturation cérébrale et le développement des fonctions cognitives sous-jacentes permettent à l’enfant d’exercer un contrôle de plus en plus important sur son environnement. C’est lorsque l’enfant atteint environ l’âge de deux ans que les parents peuvent se voir confrontés à un bambin qui a des désirs et des préférences de plus en plus affirmés, et qui s’oppose activement en exprimant son refus et en faisant des crises de colère. Cette période, communément appelée le « terrible two », marque le début de l’individuation en tant que jeune personne et représente une phase tout à fait normale du développement de l’enfant. Au fur et à mesure que l’enfant gagne en maturité neurocognitive et comportementale, les comportements d’opposition s’estompent et l’enfant apprend à mieux exprimer ses envies, ses préférences, son besoin d’autonomie et d’affirmation de soi, dans le respect et le désir de maintenir les liens lors de ses relations interpersonnelles.

Or, certains enfants et adolescents peuvent présenter des comportements d’opposition dont la fréquence et l’intensité dépassent ce que l’on observe habituellement chez des enfants d'âge, de genre et de culture comparables. Les comportements d’opposition deviennent ainsi un mode de réponse persistant avec une humeur colérique/irritable, des attitudes argumentatives/défiantes où ils peuvent, par moments, révéler un esprit vindicatif. C’est le cas pour les jeunes qui présentent un trouble oppositionnel avec provocation (TOP), dont les comportements d’opposition entraînent une altération cliniquement significative du fonctionnement social, scolaire et familial, et qui sont présents chez environ 3,3% de la population.

Plus précisément, selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DMS-5), le TOP représente un ensemble de manifestations en lien avec :

  • Une humeur colérique/irritable, soit un enfant qui se met souvent en colère, qui est souvent susceptible ou facilement agacé par les autres.
  • Un comportement querelleur/provocateur, soit un enfant qui conteste souvent ce que disent les adultes, qui s’oppose souvent activement ou qui refuse de se plier aux règles, qui embête souvent les autres délibérément et qui fait souvent porter à autrui la responsabilité de sa mauvaise conduite.
  • Un esprit vindicatif, soit un enfant qui peut se montrer méchant.

Certaines conditions neurodéveloppementales (ex. : TDAH, syndrome Gilles de la Tourette, etc.) ou de santé mentale (ex. : problématiques reliées à l’attachement, troubles anxieux, etc.) peuvent prédisposer un enfant à présenter des problèmes de comportement, en l’occurrence des comportements d’opposition. Par conséquent, le TOP peut souvent coexister avec de telles problématiques. En revanche, il faut savoir que des comportements d’opposition peuvent aussi très bien être secondaires aux symptômes d’une autre condition neurodéveloppementale ou de santé mentale, sans que l’enfant n’ait pour autant un TOP franc.

Par exemple, le TDAH est notamment caractérisé par des symptômes d’inattention qui peuvent entraîner une sensation de fatigue cognitive importante, en particulier après un effort mental soutenu ou en fin de journée. Ainsi, il est probable qu’un enfant présentant un TDAH puisse s’opposer au retour de l’école lorsque vient le temps de faire ses devoirs, puisque l’effort de concentration supplémentaire qu’il doit fournir suite à sa journée scolaire lui paraît insurmontable. Cette opposition n’a toutefois pas le caractère querelleur et la provocation délibérée qu’on pourrait retrouver chez un enfant aux prises avec un TOP. C’est pour cette raison qu’il faut bien saisir les fonctions et les causes sous-jacentes aux comportements du jeune de façon à préciser les diagnostics et à aider les parents ainsi que les intervenants pour mettre en place des stratégies sur mesure et efficaces pour le jeune. Ces jeunes demeurent tout de même souffrants sous leur carapace et se retrouvent, malheureusement, souvent en marge de leurs pairs. Ils ont d’autant plus besoin de proches bienveillants pour assurer leur sécurité affective et favoriser le lien de confiance avec les personnes significatives.

Références :

  1. Mini DSM-5 Critères diagnostiques, par American Psychiatric Association. (2016). Elsevier Masson SAS.
  2. Diagnostic and statistical manual of mental disorders fifth edition DSM-5TM, American Psychiatric Association. (2013). American Psychiatry Publishing.
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