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L’anxiété et les troubles anxieux chez les enfants et les adolescents

L’anxiété : Normale ou Pathologique?
Notons d’emblée qu’il est NORMAL, voire UTILE de vivre de l’anxiété. Il s’agit d’une émotion universelle et courante qui peut aider à s’adapter à certaines situations, notamment celles comportant un caractère de nouveauté ou de défi (p.ex., transition de l’école primaire au secondaire, préparation pour un examen, compétition sportive, etc.). C’est souvent ce qu’on appelle dans le langage courant « le stress ». Il ne s’agit pas là d’un trouble de santé mentale, bien que cela puisse déranger la personne et son entourage.

Toutefois, l’anxiété devient problématique si…

  • Elle est fréquente et persistante (ne se calme que rarement)
  • Elle est trop intense, difficile à contrôler
  • Elle a un impact sur le fonctionnement de la personne (p.ex., diminution marquée des résultats scolaires, arrêt de la fréquentation scolaire, retrait social)
  • Elle entraîne une détresse significative chez l’enfant ou l’adolescent (ou chez ses parents)

Causes de l’anxiété

Il n’y a pas une cause unique à l’émergence de l’anxiété. Trois principaux facteurs peuvent cependant expliquer qu’une personne soit plus anxieuse qu’une autre :

  • La génétique (p.ex., présence d’anxiété au sein de la famille)
  • Le tempérament (p. ex., inhibition)
  • L’environnement (p. ex., interactions parents-enfants, événements de vie stressants, etc.)

C’est généralement l’interaction entre ces divers facteurs qui explique la présence d’anxiété chez une personne.

Les troubles anxieux

Lorsque l’anxiété entraîne une altération du fonctionnement et une détresse significative tant elle est fréquente et intense, on parlera généralement d’un trouble anxieux. Les troubles anxieux sont la forme de détresse psychologique et les troubles de santé mentale les plus fréquents chez les jeunes.

On compte 5 principaux types de troubles anxieux, que peuvent présenter les enfants et les adolescents (données de prévalence tirées de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire) :

  • Anxiété de séparation (4%) : se caractérise par une crainte marquée d’être séparé/de perdre/qu’il arrive quelque chose de grave à sa figure d’attachement (généralement le parent ou le donneur de soins)
  • Anxiété sociale (7%): se caractérise par une crainte marquée des situations sociales (p.ex., exposé oral, prise de photo, rencontre d’équipe, etc.)
  • Phobies spécifiques (5% des enfants, 16% des adolescents) : se caractérise par des peurs marquées de certains objets, situations, (p.ex., animaux, injections, moyens de transport, vomir, etc.)
  • Trouble d’anxiété généralisée (moins de 1%): se caractérise par des inquiétudes marquées à l’égard d’une variété de sujets (p.ex., santé, performance, catastrophes naturelles, etc.). Souvent, l’élaboration de scénarios catastrophiques est une des caractéristiques relevée dans ce trouble
  • Trouble panique (avec ou sans agoraphobie) : se caractérise par la crainte marquée de faire des attaques de panique. Rare chez les enfants. Apparaît généralement plus tard à l’adolescence, voire au début de l’âge adulte

Environ 10% des enfants et des adolescents présentent un trouble anxieux à un moment donné de leur développement avant d’atteindre l’âge adulte. Notons par ailleurs que la présence d’un trouble agit trop souvent comme facteur prédisposant à l’émergence d’un autre trouble anxieux; il n’est donc pas rare que l’enfant ou l’adolescent reçoive deux diagnostics de troubles anxieux ou plus.

Quels indices rechercher?

L’anxiété chez les jeunes se manifeste par des pensées, des sensations physiques et des comportements. Il n’y a pas une manifestation universelle de l’anxiété, mais certains éléments peuvent mettre la puce à l’oreille. Les jeunes anxieux peuvent :

  • Avoir un grand besoin de réassurance, d’accompagnement (même pour des activités de la vie quotidienne qui peuvent paraître banales)
  • Se plaindre de maux physiques (p.ex., maux de ventre, de tête, etc.) sans avoir de problème de santé
  • Présenter des difficultés de sommeil et/ou d’endormissement
  • Éviter une ou des situations

Situations particulièrement stressantes chez les jeunes:

  • Performances scolaires et sportives
  • Premières relations amoureuses
  • Séparation parentale
  • Transitions de vie (p.ex., déménagement, passage primaire-secondaire, départ en appartement, etc.)

Quand consulter?

  • Si les craintes paraissent disproportionnées pour l’âge de l’enfant ou de l’adolescent
  • Si le jeune a de la difficulté à accomplir ses activités quotidiennes, qu’il évite de nombreuses situations
  • S’il y a de la détresse ou un impact majeur sur le fonctionnement scolaire, social ou familial
  • Enfin, à la suite d’un événement de vie stressant (p.ex., perte d’un proche, accident, etc.), il est conseillé de consulter si les peurs/inquiétudes se révèlent envahissantes durant plus d’un mois.

Pistes d’intervention

Mon enfant semble souffrir d’anxiété
La thérapie cognitive-comportementale est le traitement psychologique ayant démontré une grande efficacité chez les enfants et les adolescents ayant un trouble anxieux dans plusieurs études. Cette dernière peut être adaptée selon la nature spécifique du type de trouble anxieux. Parmi les interventions préconisées, on compte la démystification des symptômes (amener l’enfant -et ses parents- à bien comprendre la nature et les manifestations de l’anxiété). L’exposition aux objets de peur et évités fait également partie intégrante du traitement, afin de favoriser l’habituation et le sentiment de contrôle chez le jeune. Le soutien des parents est crucial dans le traitement; ces derniers sont de précieux alliés. Des interventions auprès des parents peuvent être recommandées dans certaines situations particulières. Par exemple, ces dernières peuvent viser à faciliter leur compréhension à l’égard de l’anxiété de leur enfant, diminuer leur propre anxiété, enseigner des stratégies pour faciliter la gestion de l’anxiété de l’enfant au quotidien, tout comme le développement de compétences parentales spécifiques.

Mon enfant paraît stressé– quelques conseils
Notez que seul un professionnel qualifié peut établir un diagnostic de trouble anxieux. Toutefois, si après la lecture de ce texte, il vous semble que votre enfant, bien que présentant parfois certains signes d’anxiété, n’a pas une intensité de symptômes de l’ordre du trouble anxieux, ces conseils pourraient également vous aider. N’hésitez pas à consulter un professionnel au besoin*.***

  • S’assurer d’installer un cadre prévisible à la maison (p.ex., routines, règles, etc.)
  • Favoriser l’estime de soi de l’enfant ou de l’adolescent (p.ex., via des renforcements positifs, en lui donnant des occasions de se réaliser, etc.)
  • Augmenter la perception de contrôle du jeune et d’éviter (p.ex., accompagner l’enfant qui évite des situations de peur afin de lui montrer qu’il est capable -progressivement- de tolérer)
  • Intégrer à son quotidien des stratégies de gestion de l’anxiété (p.ex., techniques de respiration, méditation, etc.)
  • Favoriser des bonnes habitudes de sommeil
  • Être à l’écoute des besoins
  • Et surtout…. favoriser la tolérance à l’incertitude. On ne peut tout contrôler.

Références :

  1. Mini DSM-5 Critères diagnostiques, par American Psychiatric Association. (2016). Elsevier Masson SAS.
  2. Diagnostic and statistical manual of mental disorders fifth edition DSM-5TM, American Psychiatric Association. (2013). American Psychiatry Publishing.
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Clinique Tandem à Laval

Services spécialisés pour enfants et adolescents en neuropsychologie, psychologie, pédopsychiatrie et psychoéducation.